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Comment favoriser la mutualisation dans son contexte de formation ?

Licence CC – BY – SA MOOC « Innover en pédagogie » Communauté 1001 Parcours

 

Dans un contexte de mutations profondes de la société contemporaines, notamment de transition écologique, les mutations affectent tous les secteurs et le secteur de la formation n’est pas épargné. Comment la formation peut-elle prendre en compte les transitions liées à l’Anthropocène ? 

 

Une des réponses proposées par 1001 Parcours et son MOOC – Innover en pédagogie est la démarche de mutualisation. 

 

La mutualisation dans ce contexte s’entend comme le partage structuré de ressources pédagogiques entre pairs, experts de la formation. 

L’atelier collaboratif du MOOC dédié à la mutualisation a permis de mettre en évidence les bénéfices de la mutualisation mais aussi les freins qui entravent cette démarche et surtout les leviers d’action concourant à lever de tels freins. 

 

Mutualisation : les bénéfices

 

Les bénéfices de la mutualisation sont multiples :  

  • des bénéfices économiques : la mutualisation permet de partager le coût des ressources et réduit les inégalités à la fois économiques mais aussi pédagogiques (notamment en terme d’expertise en conception pédagogique) 
  • des bénéfices temporels : la mutualisation permet un gain de temps évident qui permet de se concentrer sur la pédagogie 
  • des bénéfices pédagogiques : 
    • la mutualisation permet d’aiguiser son analyse critique des ressources pédagogiques : elle suppose de faire le tri des informations pertinentes, d’adapter la ressource à son propre contexte de formation notamment son public ;
    • la mutualisation permet de s’attacher à d’autres aspects pédagogiques : structurer le temps de sa séance, penser les interactions
  • des bénéfices sociaux : le formateur ne travaille plus en silo mais intègre une véritable équipe 
  • la mutualisation suppose l’apprentissage par les pairs et partage ainsi la compétence 

 

Mutualisation : les principaux freins et leviers d’actions 

 

Cependant, la mutualisation ne va pas de soi. Les principaux freins à la mutualisation sont de plusieurs ordres : 

  • économique et technologique : 
    • le coût des licences des outils auteurs 
    • la nécessité d’adaptabilité et de flexibilité des ressources mutualisées 
    • le coût de l’apprentissage du numérique et des outils auteurs permettant la mutualisation (lorsque les ressources sont en ligne) 
  • organisationnel : 
    • souvent la mutualisation repose sur la motivation de certaines personnes qui ne sont pas nécessairement pérennes 
    • la mutualisation est plus difficile en cas de formateurs ponctuels 
    • le manque de coordination nécessaire à la mutualisation 
  • culturel : 
    • la réticence au partage liée à des idées préconçues des droits d’auteur
    • la réticence au partage liée au manque de confiance et à la difficulté du regard des pairs sur son propre travail (crainte liée à la qualité de la ressource pédagogique) 
    • le travail largement individuel si ce n’est en silo des formateurs : la collaboration limitée entre les formateurs 

 

Cependant, certains leviers d’actions peuvent favoriser une démarche de mutualisation dans votre contexte de formation : 

    • levier économique : partager le coût des licences (ou centraliser des licences partagées selon l’organisation) 
    • levier technologique :
      • fournir une banque d’images pour favoriser des visuels attractifs 
      • donner la possibilité aux formateurs de modifier la ressource pour l’adapter à son propre contexte 
  • levier organisationnel 
      • former un groupe de travail/une équipe dédié.e à la mutualisation pour mettre en place une stratégie commune 
      • donner un open badge de reconnaissance 
  • levier culturel 
    • communiquer sur les droits d’auteurs notamment des licences Creative Commons en rappelant les droits et les devoirs des formateurs auprès de l’organisme de formation
    • montrer le gain de temps en présentant une bibliothèque de ressources pédagogiques
    • travailler en commun : 
      • proposer des ateliers de conception pédagogiques collaboratifs pour travailler sur des ressources pédagogiques collectives
      • organiser des pratiques d’intelligence collective
    • organiser une semaine pédagogique pour diffuser une culture de la mutualisation et présenter la bibliothèque pédagogique/ressourcerie 
    • mise en valeur de ressources pédagogiques partagées et utilisées dans différents contextes 
    • fournir un kit pédagogique aux formateurs ponctuels 

 

Conclusion

 

Finalement, la mutualisation de ressources pédagogiques n’a rien de naturel. Pourtant, elle peut apporter beaucoup aux formateurs et aux organismes de formation. Si des solutions économiques et technologiques peuvent lever certains obstacles, le frein le plus puissant demeure la culture elle-même du travail pédagogique. C’est pourquoi seule une impulsion forte et pérenne permettra d’installer durablement une véritable culture du partage, de la coopération et du travail en réseau. En transformant ce frein culturel en levier, il devient alors possible d’ancrer la mutualisation dans les pratiques pédagogiques et en garantir sa pérennité. 

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